Microsoft : lancement de Microsoft IE9, une campagne digitale Made in Maroc

Avec l’effervescence de sites marchands, l’essor du nombre des transactions bancaires et la  croissance des e-consommateurs marocains, les marques étrangères envisagent de plus en plus de collaborer avec des sociétés locales. A l’occasion du lancement d’Internet Explorer 9, Microsoft Maroc a fait appel à l’agence de buzz marketing  Buzzeff pour orchestrer sa stratégie de marketing digital. Décryptage d’une campagne sur le web et sur les réseaux sociaux Made in Maroc.

Microsoft a sorti l’artillerie lourde pour le lancement de Microsoft Explorer 9 au Maroc. Avec le soutien de l’agence locale Buzzeff, le navigateur Web a déployé une campagne d’envergure sur le canal digital. « Au Maroc, il est préférable de s’entourer et de s’adosser à une agence présente sur le territoire, car il faut apprivoiser la culture marocaine, bel et bien différente de celle inculquée en France ou en Europe. Nous avons nos coutumes et notre langue. Toutes ces contraintes ne peuvent être maitrisées par des agences implantées à l’étranger, commente Jérôme Mouthon, directeur de l’agence Buzzeff – The Buzz Effect – spécialisée dans les réseaux et medias sociaux. Par exemple, la Darija, dialecte marocain mêlant des mots français et des chiffres, est de plus en plus utilisé par les jeunes marocains». Le ton est donné : les marques doivent se mettre au diapason.  Il ne s’agit plus de décliner et d’adapter à foison des publicités mais de créer du Made in Maroc pour ancrer la communication dans les habitudes des jeunes et garantir un capital sympathie autour de la marque. Et face à des mastodontes comme Google Chrome et Mozilla Firefox qui se partagent aussi la Toile marocaine, adresser les bons messages ou utiliser les bons codes devient un enjeu majeur pour grignoter des parts de marché.

Un mini site et un buzz sur Facebook

Pour faire découvrir le dernier navigateur Web à un public jeune, l’agence a centré sa stratégie sur les bénéfices consommateurs et l’expérience d’utilisation. Chaque outil réalisé devait permettre à l’internaute de tester le produit et créer de la viralité autour de cette nouveauté. Les messages se voulaient modernes, en adéquation avec le quotidien des utilisateurs pour faciliter l’adoption de Microsoft IE9. « Les publications en langue arabe s’étendent progressivement et restent les plus lues. Il fallait donc gérer les réseaux sociaux – et le web en règle générale- avec un outil pertinent intégrant l’arabe », souligne Jérôme Mouthon. En premier lieu, l’agence a donc opté pour la réalisation d’un mini site internet www.tconectabikhir.ma. L’objectif consistait à  inciter les utilisateurs à télécharger  le browser IE9. Résultat, au bout d’un mois, l’opération montrait déjà des signes positifs. Pas moins de 1500 visites par jour. Deuxième étape pour accompagner le lancement du site et générer du trafic : Facebook. Un incontournable quand on recherche un impact viral et l’interaction entre les fans et la marque. « Facebook est un bon moyen pour toucher les Marocains. Il n’existe pas d’autres outils à ce jour qui pourraient garantir autant de visibilité sur Internet au Maroc. Le coût au clic sur ce réseau social reste abordable pour générer du trafic. Et de confirmer : le capital sympathie de la marque joue beaucoup, les internautes aiment savoir ce qu’il se passe dans les entreprises et la page fan est un bon moyen d’humaniser la relation entre la marque et les internautes ». Actuellement, 4 millions d’internautes sont présents sur Facebook alors qu’il y a à peine 18 mois, leur nombre ne dépassait pas la barre des 3 millions.

Pour compléter le dispositif et augmenter la visibilité de Microsoft, Buzzeff a déployé des campagnes d’habillage sur les sites les plus fréquentés par la population jeune comme Marocannonces.com , dans le Top 10 des  sites marocains les plus visités par les internautes enregistrant près de 20 millions de pages vues par mois, et comptant parmi les sites d’actualités sportifs les plus populaires avec une moyenne de 300 000 visites par mois, ou encore Alamjadid, premnier réseau social marocain avec plus de 190 000 membres.  En parallèle, des bannières publicitaires diffusées sur Google Display et des articles sponsorisés mis en ligne par les bloggeurs  et la presse écrite ont généré du contenu éditorial sur IE9.

Les réseaux sociaux marocains, un filon d’or pour les entreprises étrangères ?

Le démarrage du e-commerce et des réseaux sociaux est encore récent au Maroc. Et pourtant, des tendances commencent déjà à se profiler. Avec 33 millions de Marocains et environ 13 millions d’internautes, Facebook compte déjà  4 millions de membres dont une forte proportion d’hommes, environ 1 femme pour 3 hommes. Avec une telle répartition, ce sont les marques dédiées exclusivement aux femmes qui restent sur le carreau. « Pour autant, la publicité fonctionne très bien. Avec un coût au clic optimisé et compétitif, c’est aujourd’hui un excellent moyen de générer du trafic pour une marque marocaine. Sur les 4 millions de membres, plus de 42% ont entre 18 et 24 ans, ce sont donc des cibles potentielles pour des actions promotionnelles comme les jeux concours, lesquels génèrent aussi de la viralité, note Jérôme Mouthon. Autre constat, de plus en plus d’internautes marocains se servent de la page fan de la marque comme d’un service client. « On observe également l’apparition de nouveaux acteurs, spécialisés dans le social CRM. D’ailleurs, de nombreux annonceurs commencent à être demandeurs de solutions d’e-reputation avec une veille journalière pour savoir exactement ce qu’il se dit sur eux ou leur dirigeant ».

Encore en marge, les boutiques sur Facebook et Pinterest. Ces derniers ne sont pas encore au centre des préoccupations des marques établies au Maroc. En revanche, Twitter continue à séduire certains labels. Il faut donc intégrer dans la charte éditoriale de la page fan Facebook des posts pour le compte Twitter », insiste Jérôme Mouthon. En attendant, les agences de communication se concentrent sur la connaissance client. Elles participent à la pérennité des sites e-commerce en proposant des stratégies marketing de plus en plus élaborées et ciblées. Un savoir-faire qui ne s’achète plus à bas prix.