Entretien : Facebook Connect et les solutions open source
Avec l’événement du web 2.0, la place prépondérante de Facebook et de son appli Open Graph Facebook Connect, le marketing relationnel pèse dans les choix stratégiques des e-commerçants. Parmi la pléthore de solutions technologiques dédiées à l’e-commerce, comment faire le bon choix ? Entretien avec Fabrice Beck, directeur général de l’e-Commerce Academy, fondée par des spécialistes e-Commerce en 2009, et reconnue par ses pairs pour son expertise et l’indépendance de ses consultants vis-à-vis des éditeurs et prestataires.
L’e-Commerce Academy est le centre de référence en matière de formation, de conseil et d’audit pour les solutions e-Commerce open source. Vous proposez différentes technologies aux e-commerçants dont Magento et Prestashop qui intègrent le module Facebook Connect. Quelles sont vos recommandations?
L’e-Commerce Academy propose des prestations de conseil, d’audit ainsi que des programmes de formation de haut niveau sur les principales solutions e-commerce open source : Magento, PrestaShop, Drupal Commerce et OXID eSales. En maîtrisant en profondeur les tenants et aboutissants techniques et fonctionnels de toutes ces plateformes. Souvent, les e-commerçants arrivent avec un choix de plateforme déjà fait et souhaitent le confirmer et approfondir les réponses techniques pour comparer les solutions entre elles. Nous n’avons aucun parti pris et ne poussons pas une solution plus qu’une autre. Toutefois, en fonction des impératifs techniques et fonctionnels, de l’investissement financier et en temps qu’est prêt à fournir l’e-commerçant, des perspectives d’évolution de l’activité du site et de son développement technique, certaines solutions pourront convenir ou non.
Mais comment faire le choix entre deux solutions qui proposent les mêmes modules comme Magento et Prestashop ?
Magento et Prestashop proposent les modules Facebook Connect, mais ils ne sont pas intégrés en natifs. Nous nous basons toujours sur notre expérience. Par exemple, Magento est une solution stable, qui a corrigé depuis ces derniers mois tous les problèmes qui pouvaient créer des bugs. Leur équipe de spécialistes est quand même composée de 82 personnes et avec l’arrivée d’Ebay, la plateforme propose des fonctionnalités plus solides qu’avant. Elle bénéficie par ailleurs d’une très bonne scalabilité. Mais cette solution technique est très chère à déployer. Quant à Prestashop, sa solution est reconnue pour être accessible à tous. Elle offre beaucoup de fonctionnalités mais sans stabilité. En plus, il sera facile de corriger les bugs s’il en existe pour une somme tout-à-fait correcte. En résumé, avec Prestashop, un e-commerçant gagne en budget à condition de ne pas faire trop de volume. Nous la recommandons pour des petites structures.
Vous avez souligné l’importance du volume dans le choix d’une solution open source. Le trafic est fortement augmenté par le phénomène de viralité… quelles conclusions doit-on en tirer ?
La scalabilité est un point fondamental. Il faut que la solution ait un bon comportement lorsqu’elle subit des pics de trafic, qu’elle ne ralentisse pas, que le temps de réponse ne soit pas trop long, que la procédure d’achat se déroule avec fluidité … L’implémentation de Facebook Connect se fait généralement sur des sites qui ont déjà constitué une forte communauté. Donc il faut tenir compte que ce module qui va ajouter un trafic supplémentaire et augmenter le nombre de commandes. Car on peut considérer – en toute légitimité – que les personnes qui appartiennent à un groupe d’amis ont quasiment les mêmes appétences. Elles seront donc susceptibles de venir sur ce site.
Avez-vous ressenti un fort engouement de la part des e-marchands pour le module Facebook Connect ces derniers mois ?
Il y a effectivement une prise de conscience générale. Plusieurs points motivent les e-commerçants. Le premier étant l’aspect communication. Facebook Connect est un nouveau moyen pour dialoguer sur le web 2.0. Un internaute peut trouver un produit sur le Net, tenir compte des recommandations de ses amis avant ou pendant l’acte d’achat et consulter en temps réel ses amis. Mais le point essentiel reste la viralité, portée par la recommandation car il ne faut pas négliger son impact en terme de diffusion. D’autre part, on remarque que les sites e-commerce qui ont implémenté Facebook Connect bénéficient aujourd’hui d’une plateforme de clients conséquents, en particulier un public jeune. Facebook Connect est donc un levier qui a permis de réduire les freins d’une part à la vente car les internautes suivent l’avis de leurs amis, et ensuite, qui a aussi accéléré la suppression du formulaire de commande.
Les sites marchands qui veulent se démarquer doivent-ils intégrer ce module?
Facebook Connect est un outil à la mode, mais il serait difficile pour un site aujourd’hui de s’en passer. On ne peut pas non plus affirmer que les marques qui vont appliquer ce module vont se démarquer puisque de plus en plus de sites l’intègrent. Mais une chose est sûre, sans lui, une marque risque de se couper d’une source de trafic. En revanche, on ne peut pas parier sur l’avenir car le web 2.0 est dynamique et changeant. Pinterest arrive à grand pas, Google se positionne. Mais qu’on se le dise, le plus important, dans la stratégie d’un site e-commerce, est l’acquisition de clients. Le recrutement, on le sait, coûte cher. Il passe par le référencement naturel ou le référencement payant. Quand une marque veut aller plus loin dans sa stratégie, celle-ci se trouve confrontée à un problème de coût. Dans ces conditions Facebook Connect devient une alternative.
Quelle que soit la solution sélectionnée et la technologie envisagée, faut-il compléter sa stratégie de marketing relationnel avec d’autres mécaniques?
Une marque ne doit pas s’arrêter à l’implémentation d’un module. Il est souhaitable d’associer sa stratégie d’acquisition à une stratégie classique. Un commerçant doit choisir sa stratégie en fonction du coût d’acquisition du client. Si ce client coûte plus cher que le référencement, il faut basculer sur un module ou sur d’autres modes de publicité. Mais tester doit faire partie de son approche marketing. D’autant qu’il est possible de mesurer l’investissement. On peut miser sur des outils de tracking sur le site e-commerce pour connaître la provenance des acheteurs, on est capable de calculer son panier moyen, sa fréquence d’achat. Le ratio «acquisition/client» est simple et permet de faire le bon choix et de définir a posteriori le bon canal.
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Mots-clés : Facebook, magento